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SEEG : Le mépris face à la colère des Gabonais

Pendant que la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) se fend d’un communiqué officiel pour démentir des rumeurs et garantir une eau de « qualité » conforme aux normes de l’OMS, la réalité qui coule des robinets des raconte une tout autre histoire. L’entreprise assure effectuer des « contrôles rigoureux et continus », mais pour des milliers d’usagers, ces mots sonnent comme une insulte.

Le fossé entre le discours policé de la SEEG et le quotidien des consommateurs est abyssal. Les témoignages, bruts et directs, dépeignent une situation sanitaire alarmante et un profond sentiment d’abandon.

« On sait tous mettre de l’eau dans une bouteille et voir ce qui en ressort le lendemain… ou bien il faut être ingénieur pour dire que ce n’est pas potable, impropre à la consommation ? » s’indigne Tiss Warren , résumant le bon sens populaire face à une évidence que la SEEG refuse de voir.

La colère monte d’un cran avec Rey, qui interpelle directement l’entreprise : « Ils démentent comment alors que leur eau potable a la même couleur que le Malamba et le Vin de palme Amer ? Ils se foutent de qui en vrai ? Eux-mêmes les cadres de la SEEG, qu’ils se filment en train de boire cette eau ».

Ce défi lancé aux dirigeants illustre la perte totale de confiance envers l’opérateur.

À travers le pays, le constat est le même. « L’eau est marron depuis plusieurs jours, et vous osez dire qu’elle est en très bon état ? Vous parlez même de contrôle rigoureux ? Franchement, vous vous moquez du monde », lance Charles, excédé par ce qu’il perçoit comme un mensonge éhonté.

Même dans des localités plus éloignées comme Moanda, la situation n’est guère meilleure. Ondias décrit une eau souillée, impropre aux usages les plus élémentaires : « Je suis à Moanda hein… façon votre eau est remplie de dépôts lourds, une eau quasi boueuse ! Même faire la lessive avec ce n’est pas évident ».

Site de traitement d’eau à Ntoum

Ces paroles ne sont pas des cas isolés ; elles sont le reflet d’une crise bien réelle et durable que les communiqués de presse ne peuvent masquer. Depuis des années, les problèmes d’infrastructures vieillissantes, de pénuries récurrentes et de mauvaise gestion minent le service public.

Le Grand Libreville est régulièrement assoiffé et les habitants contraints de s’approvisionner par des moyens alternatifs.

Une vue des installations de la SEEG à Ntoum.

Ce communiqué, perçu comme du « foutage de gueule », est la preuve d’une déconnexion totale avec les populations que la SEEG est censée servir. Les Gabonais ne demandent pas des démentis, mais un droit à l’accès à une eau propre et saine.

Il est grand temps que la SEEG ferme ses laboratoires de communication pour ouvrir les yeux sur la couleur de l’eau qui coule de ses propres tuyaux.

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